Notre avis sur les produits structurés

Quand on parle d’investissement aujourd’hui, le premier mot qui vient souvent à l’esprit est « incertitude ». 2025 s’inscrit dans cette continuité où les repères se brouillent, où la croissance mondiale peine à démarrer, et où la complexité des marchés fait hésiter même les plus aguerris. Dans ce paysage difficilement lisible, les produits structurés apparaissent comme une formidable opportunité pour ceux qui cherchent à allier prudence et performance. Mais à quoi ressemblent vraiment ces produits, et pourquoi l’économie actuelle les met-elle en lumière ?
Notre avis en bref
Les produits structurés sont un outils qui permet de se projeter à moyens/longs termes dans une économie incertaine et peu lisible. Selon les objectifs patrimoniaux, c'est un excellent outil de travail du patrimoine. Cependant, il est moins attractif pour des profils qui peuvent avoir besoin de disposer rapidement de leurs épargne investie ou pour des profils ouverts au risque dans l'objectif de réaliser de gros gains.
Qu’est-ce qu’un produit structuré ? Définition précise et pratique
Le produit structuré, c’est l’art de l’assemblage : une promesse encadrée à l’avance, portée par une architecture financière sophistiquée mais lisible. Concrètement, l’émetteur (souvent une grande banque) propose un montage qui inclut :
- Une part de produit obligataire : elle constitue la colonne vertébrale du support, sécurise en partie le capital,
- Une part dérivée : des options, parfois des swaps, qui créent le potentiel de rendement conditionnel sur un indice, une action, ou un panier d’actifs.
Dès la souscription, l’investisseur connaît la durée, les modalités de sortie, les scénarios de gain ou de perte, et la fameuse "barrière de protection" qui limite le risque. Selon les cas :
- Si le marché reste stable ou progressif sans excès, il encaisse un gain plafonné.
- Si le marché décroche au-delà du seuil, il subit tout ou partie de la baisse.
Les différents types de produits structurés :
Le ratio risque/performance idéal pour un produit structuré
Derrière l’intérêt des produits structurés, il y a une stratégie de compromis. Les placements traditionnels (fonds euros, obligations “vanille”) protègent le capital, mais désormais leur rendement fait pâle figure. Les actions offrent des potentiels, mais leur volatilité est de plus en plus difficile à accepter pour des porteurs de grande fortune soucieux de transmission, de disponibilité et de sérénité.
Le ratio risque/performance “idéal” sur un produit structuré se lit ainsi :
- On vise : une performance supérieure à celle du fonds en euros (autour de 4 à 7 % annualisé, selon la période)
- On accepte : que le gain soit plafonné (jamais l’effet jackpot, mais rarement la déconvenue totale)
- On bénéficie : de scénarios “médians” où le capital est restitué, le coupon empoché, même si les marchés stagnent ou reculent modérément.
Exemple :
Un cadre dirigeant, grand voyageur et chef d’entreprise, place une tranche de son épargne sur deux produits structurés :
- Le premier, prudent, avec barrière haute et coupon modéré, sécurise son fonds de roulement familial.
- Le second, offensif, joue sur une barrière basse et un sous-jacent technologique, pour dynamiser la partie “performance” de son patrimoine.
L’économie actuelle : un environnement incertain, fragmenté et peu lisible
Oublions les recettes du passé. L’économie actuelle est traversée par des courants multiples et souvent opposés :
- Croissance mondiale atone : les grandes puissances se contentent de hausses modestes, sauf sur quelques poches (IA, techno, green energy).
- Bulles sectorielles : Magnificent 7 en bourse US, immobilier asiatique qui montre des signes de surchauffe avant correction, valeurs grand public fluctuantes.
- Consolidation et prudence : industrie globale qui se recentre, investisseurs institutionnels qui arbitrent davantage, flux vers le private equity mais avec prudence.
- Instabilité énergétique et géopolitique : guerre, rééquilibrage des marchés de l’énergie, enjeux environnementaux qui pèsent sur les choix stratégiques… tout est possible sans garantie.
- Politiques monétaires imprévisibles : les banques centrales oscillent – hausse des taux puis stabilisation, inflation qui recule sans totalement disparaître…
Il en résulte une économie fragmentée, dont les grandes directions pour la décennie restent à tracer.
Même le particulier averti, entouré des meilleurs banquiers privés, ne peut plus prédire le cycle : ni crise ni euphorie, mais une suite de “mini-phénomènes”, des corrections isolées, et beaucoup de fragilité. Les tendances “macro” sont en chantier, les certitudes s’effritent.
Pourquoi les produits structurés collent-ils à cette incertitude ?
Face à cette incertitude, le produit structuré joue justement le rôle d’outil d’équilibre. Sa formule cloisonnée permet de limiter les impacts des mouvements violents. L’investisseur sait à quoi s’en tenir : il définit son niveau d’alerte (barrière), sa durée d’engagement, et choisit son sous-jacent. Grâce à cette flexibilité, il est possible de composer un portefeuille résistant.
Cette stratégie prend encore plus de sens dans le contexte fiscal français, où l’assurance-vie offre un cadre avantageux : exonération d’impôt tant que le capital reste investi, abattements fiscaux après 8 ans, favorisant la constitution d’un capital pérenne, avec une transmission optimisée malgré la complexité des règles actuelles.
Les limites des produits structurés et comment les gérer
Souvent, la tentation commerciale est forte de présenter le produit structuré comme une réponse à tout. Grave erreur. Certes, ils protègent le patrimoine des embardées du marché. Mais :
- Rendement plafonné : en cas de rallye boursier, l’investisseur ne capte qu’une partie de la hausse.
- Risque de perte : si le marché décroche violemment et que la barrière est franchie, le capital peut subir une baisse non anticipée.
- Liquidité réduite : il faut souvent conserver le produit jusqu’au terme pour profiter au maximum de la protection mise en place.
- Risque de contrepartie : si l’émetteur connaît des difficultés, le produit perd en sécurité.
- Complexité des formules : parfois trop techniques, certains produits enferment l’investisseur dans une logique opaque.
La solution ? Une analyse minutieuse de chaque fiche produit, en collaboration avec un gestionnaire ou conseiller indépendant. Le grand investisseur ne doit jamais miser sur un seul produit structuré, mais varier :
- horizon de placement,
- type de sous-jacent,
- degré de protection.
Prendre exemple sur les grands fonds de famille : ils optent pour trois à cinq tranche, chacune calibrée pour un scénario macro différent.
Les scénarios extrêmes : revirement économique majeur et gestion de crise
Dans le monde de l’investissement, il est indispensable d’envisager non seulement le déroulement classique d’un placement, mais aussi les scénarios extrêmes, ceux qui bouleversent brutalement les marchés. Que se passe-t-il si l’économie s’emballe soudain ou, au contraire, s’effondre ? Quel est alors le rôle réel des produits structurés dans votre portefeuille ?
Scénario 1 : Cadre haussier
Imaginez une étape de croissance forte et rapide portée par une rupture technologique majeure ou une transition énergétique aboutie. Le marché explose alors à la hausse, générant des rendements parfois spectaculaires. Dans ce contexte, les produits structurés montrent leurs limites. Leur formule fixe un plafond de rendement, par exemple un gain maximal de 15 à 20% sur la période; ce qui signifie qu’en cas de boom exceptionnel, vous ne pourrez pas profiter intégralement de la montée des marchés contrairement à des investisseurs directement positionnés en action. En d’autres termes, le produit structuré offre une performance régulière et modérée mais jamais des “coup d’éclat”. Pourtant, cette régularité a son prix. Elle assure en moyenne des revenus plus stables, avec des coupons périodiques souvent plus prévisibles que les dividendes classiques ou les variations boursières. Ce phénomène de “lissage” peut être apprécié dans une optique patrimoniale prudente.
Par exemple, lors de la forte hausse des marchés américains entre 2016 et 2020, plusieurs produits structurés n’ont pas capté l’intégralité de l’emballement du Nasdaq, plafonnant leur gain à environ 18-20% sur la période. Pourtant, cette limitation a protégé les investisseurs lors des phases de correction violente en 2020, évitant à leur capital de fondre comme celui des porteurs d’actions pures.
Scénario 2 : Effondrement du marché
Passons à l’autre extrême : un effondrement brutal du marché à cause d’une crise géopolitique majeure ou d’un choc économique mondial. Ici, l’effet barrière, la fameuse protection partielle ou totale du capital, entre en jeu. Mais attention, cette protection a des limites. Si le marché dévisse au-delà de la barrière fixée (par exemple -35% ou -50%), vous subirez une perte proportionnelle à la baisse. Cette perte peut être moindre que celle des investisseurs en action, mais elle n’est pas nulle. En ce point, les produits structurés ne sont pas magiques mais plutôt prudents. Mieux vaut avoir un portefeuille bien diversifié, comprenant fonds euros, obligations, ou actifs immobiliers sécurisés, pour amortir ces chocs.
Il est important de noter que dans une crise sévère, les investisseurs exposés directement aux actions sont souvent les premiers touchés, avec des pertes qui peuvent atteindre 40, 50, voire 60% sur une période courte. Les produits structurés protègent donc, au minimum, une part significative du capital, ce qui constitue un filet sécuritaire précieux.
Pour renforcer cette protection, certains produits structurés offrent une garantie complète du capital à l’échéance. Cela signifie qu’à condition de conserver votre placement jusqu’à son terme, vous récupérez au minimum la totalité de votre mise initiale, quel que soit le scénario de marché. Cette garantie repose sur un investissement significatif dans des actifs sûrs (souvent obligataires), combiné à l’investissement dans des instruments dérivés pour la performance. Ces produits, désormais très présents sur le marché (plus de 40% des offres), sont particulièrement adaptés aux investisseurs prudents recherchant un équilibre entre sécurisation et rendement attractif, avec des maturités plus courtes (souvent entre 3 et 8 ans).
L'utilité des produits structurés dans un marché imprévisible
En résumé, les produits structurés tempèrent la course aux extrêmes : ils ne vous feront pas battre le record de hausse en période euphorique, mais ils vous éviteront de subir la dégringolade totale lors des crises. Leur rôle est celui d’un pilote prudent qui vise la route la plus sûre, même s’il renonce aux accélérations fulgurantes. Pour un investisseur averti, il s’agit précisément d’une composante essentielle dans une stratégie diversifiée, équilibrée et tournée sur le long terme.
Intégration optimale des produits structurés dans une stratégie patrimoniale
Le vrai luxe patrimonial, c’est l’adaptabilité. Le produit structuré doit s’inscrire dans une feuille de route cohérente :
- Diversifier les supports pour diluer les risques idiosyncratiques.
- Adapter la répartition selon l’âge, les objectifs de rendement, la possibilité de transmission.
- Profiter du cadre fiscal de l’assurance-vie : différé d’imposition tant que le contrat n’est pas dénoué, possibilité d’arbitrer entre unités de compte et fonds en euros selon le contexte.
Un entrepreneur familial peut, par exemple, répartir sa trésorerie entre fonds euros, produits structurés, et parts d’immobilier patrimonial, tout en gardant en tête la transmission via les favoris du contrat d’assurance-vie.
Choisir la bonne enveloppe pour votre produit structuré
Le choix de l’enveloppe d’investissement est une étape capitale qui conditionne à la fois la fiscalité, la flexibilité et la transmission du produit structuré. Plusieurs options s’offrent aux investisseurs, mais toutes ne se valent pas.
Parmi les enveloppes les plus utilisées, l’assurance-vie occupe une place privilégiée. Pourquoi ? Parce qu’elle combine un cadre fiscal avantageux avec des possibilités larges d’investissements. Tant que vous ne réalisez pas de retrait, les plus-values réalisées dans le produit structuré ne sont pas imposées. Passé huit ans de détention, vous bénéficiez d’abattements annuels importants (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple), et la fiscalité à la sortie est généralement plus légère que celle des comptes-titres.
L’assurance-vie facilite aussi la transmission de patrimoine grâce à des abattements spécifiques (152 500 € par bénéficiaire pour les versements effectués avant 70 ans), ce qui en fait un véhicule particulièrement apprécié des investisseurs patrimoniaux.
D’autres enveloppes existent :
- Le PEA, intéressant pour les actions européennes, mais moins flexible,
- Le Plan d’Épargne Retraite (PER), utile dans une optique retraite mais limité en sortie,
- Le compte-titres ordinaire, plus souple en liquidité, mais fiscalement moins avantageux.
Le choix dépendra de votre stratégie patrimoniale, de votre horizon de placement et de vos objectifs successoraux. En règle générale, pour un produit structuré, l’assurance-vie est souvent la solution optimale, alliant souplesse et efficacité fiscale.
Notre avis final : produire de la performance, mais conserver la maîtrise
Dans une économie incertaine, le produit structuré est une solution rationnelle, ni miracle, ni gadget. Il faut le choisir pour ce qu’il est : un cadre rigoureux, souple, protecteur mais limité, et attaché à un horizon long. Il impose rigueur, analyse et conseil. Son atout majeur ? Baliser la performance dans un monde où le cap n’est jamais assuré.
Qui doit l’adopter ? Toute personne cherchant à concilier rendement et sérénité, en évitant de tout miser sur la spéculation pure. Qui doit s’en méfier ? Ceux qui souhaitent jouer le court terme, ou attendre “le grand soir” de la bourse, car ils se heurteront à la mécanique du plafonnement.
Le produit structuré a sa place chez les patrimoines matures, patients, et guidés par un vrai souci d’équilibre.
FAQ
Qu’est-ce qu’un produit structuré ?
C’est un instrument financier qui combine sécurité et performance, en définissant à l’avance le cadre des gains et des risques sur un ou plusieurs actifs sous-jacents.
Pourquoi un produit structuré est-il adapté à une économie incertaine ?
En fixant d’entrée le scénario de rendement et la protection, on évite les surprises des marchés, tout en pouvant viser un rendement convenable hors du fonds euro.
Quels risques et limites ?
Rendement plafonné, risque de perte si la barrière est franchie, liquidité parfois limitée, dépendance à la santé de l’émetteur.
Quelle enveloppe fiscale privilégier ?
L’assurance-vie pour la fiscalité différée, les abattements sur les retraits et la transmission optimisée. Concourent aussi le PEA ou le PER, selon le profil.
Comment diversifier ?
Répartir sur plusieurs produits, différentes barrières, sous-jacents et horizons. Coupler à des actifs classiques pour piloter tous les risques.
Quelle durée prévoir ?
De 1 à 10 ans selon les ambitions et le produit choisi, en gardant la possibilité de sortie anticipée ou d’arbitrage en cas de besoin.

Comment fonctionne la protection des produits structurés ?
La protection d'un produit structuré repose sur différents mécanismes conçus pour limiter les risques et préserver une partie du capital investi, même en cas de conditions défavorables sur les marchés financiers. Voici quelques-uns des principaux mécanismes de protection utilisés : la barrière de protection, la garantie du capital, les mécanismes de couverture, et les remboursements échelonnés.
